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 ▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do

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AuteurMessage
Avery C. Standford
Ecume
Avery C. Standford

Messages : 347
Date d'inscription : 16/10/2012
Âge du personnage : dix NEUF ans
Section : écume
Classe : h

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MessageSujet: ▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do   ▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do Icon_minitimeMar 16 Oct - 18:19


Avery Chance Standford
▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do Tumblr_mbl7gxb8mF1ql5ruko1_500

Fiche d'identité
Nom : Standford
Prénoms : Avery Chance
Âge / Anniversaire : dix-huit ans; Vingt-quatre juin 1994
Nationalité : Australie; Bunbury, ville côtière
Section : Ecume
Classe : H
Don : Faire des bulles : ou le don le plus useless au monde, genre imaginez la scène. Un monstre grand et monstrueux (un monstre quoi) vous menace, prêt à vous réduire en cendres. Et alors, arrive pour vous protéger, une jeune fille qui va...avoir le hoquet et sortir des bulles de savons. Pleins de bulles de savons. Ou comment détruire toute crédibilité. En plus, ce n'est que quand quand elle a le hoquet et c'est loin d'être drôle d'avoir un goût de savon sur le palais.


physique
Taille : 1m63, dix centimètres de moins que Sid' mais, une taille raisonnable.
Poids : 56 kilos, un poids tout à fait respectable même si légèrement en dessous du poids idéal
Couleur des yeux : Sombres
Couleur des cheveux : Châtains-blonds même si à cause d'un défi ou deux, elle a essayé le rose et le vert pendant quelques mois.
Signe distinctif : Banale et ordinaire. Avery est bien proportionnée, pas spécialement grande et a un poids tout à fait respectable. Elle a des yeux foncés mais ne porte ni tatouage, percings ou lunettes. Bonnet B. Peau claire et joues roses, elle est en parfaite santé mais, ne sera jamais la plus jolie. Elle se fond dans la masse.


caractère
Qualités : ambitieuse, plutôt sociale et elle aime rire pour rien, passionnée, un peu déjantée sur les bords, énergique, pas méchante
Défauts : flemmarde, assez immature et naïve, voir gamine, tactile, aime bien faire comme les grands et vivre la grande aventure même si elle aura forcément la trouille, pas très douée avec les sentiments, ce qui révèle un côté un peu lâche sur les bords, fonceuse.

Spoiler:


S'il était...
Une saison : Eté
Un animal : Une gazelle 8D
Une couleur : Jaune parce qu'elle adore ça le jaune ou toutes les couleurs de la Terre ♥
Un endroit : A côté de Sid ♥


Et toi t'es...
Pseudo : Rebby o/
Âge :
Qui c'est qui t'as parlé du forum ? : Moi-même 8D *SHOT* (ou Nana-neechan ♥)
T'en penses quoi du principe ? J'ai toujours pas compris l’intérêt de cette question sérieux 8D
Le code.. ah non y'a pas de code.

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Avery C. Standford
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Avery C. Standford

Messages : 347
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Âge du personnage : dix NEUF ans
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MessageSujet: Re: ▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do   ▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do Icon_minitimeMar 16 Oct - 18:20

now i met you, my world is so much bigger
▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do Dsdf10
Cette histoire débute sur un air de comptine pour enfants, le fameux jour où elle est rentrée en maternelle. Petite fille aux cheveux clairs lui arrivant aux épaules s'accrochant à la jupe de sa mère dans sa robe bleue toute neuve. Un grand jour dans sa vie énonçaient ses géniteurs avec un large sourire attendrie. Avant ce jour, sa vie ce n'était qu'une vie comme toutes les autres. Aussi banale que n'importe quel gamin de cinq ans pioché au hasard dans sa classe. Elle est née d'un homme et d'une femme qui se rencontrèrent sur une chanson des Pink Floyd, se plurent et sortirent ensemble, finirent par se marier, s'aimèrent beaucoup, eurent un premier enfant : Hazel avant d'en avoir un second cinq ans plus tard : Avery Chance Standford. Rien de passionnant ou de dramatique, rien d'extraordinaire non plus, pas de quoi écrire un vulgaire fait divers dans le journal local.
Comme tout enfant entrant en maternelle, elle avait le trac et la boule au ventre. Après tout, elle allait donner sa première représentation au monde. Bientôt sa génitrice à coups de mots rassurants et en lui caressant tendrement les cheveux l'abandonna à cette jungle que semblait l'école, promettant de revenir le soir-même. La gamine avait ravalé ses larmes comme elle pouvait en voyant son seul repère la laisser à son triste sort et la trahir de la pire façon qui soit : la plus doucereuse. Elle se retrouvait seule et perdue au milieu d'enfants qui criaient, courraient, se tiraient les cheveux, chahutaient comme des petits sauvages mais, surtout qu'elle ne connaissait pas. Elle voulait rentrer à la maison pour jouer avec Jimmy, le fils des voisins, et ne plus jamais revenir dans cet horrible endroit. Malheureusement, bien contre sa volonté, elle se retrouvait forcée de serrer les dents comme une grande et prendre son mal en patience.
C'est alors que lui apparut un paradis dans cet univers inconnu : le bac à sable, exactement comme celui dans le parc où son papa l'emmenait chaque samedi, ou le seul endroit familier (et donc rassurant) de cet étrange endroit que tout le monde appelait école. Un peu maladroite, elle prit la direction de son oasis et y posa timidement un pied. Il y avait bien un petit garçon qui y jouait déjà mais cela ne l'arrêta pas. Elle était en chemin pour construire le plus beau château de sable où son prince charmant serait censé venir l'y chercher quand soudain, on lui écrasa le pied. Elle glapit de surprise. Le voyou, le malotrus, le bandit ! Il venait d'écraser ses pauvres orteils. Sa main partit d'elle même s'écraser sur le crâne du goujat.
Ce que la jeune Avery n'avait pas prévu en revanche serait que le fautif riposterait en lui lançant un regard accusateur. Evidemment, elle ne pouvait pas décemment laisser passer l'outrage et le frappa à nouveau, un peu plus fort, en s'indignant d'ailleurs de s'être fait taper par un garçon. Comme le disait si bien sa maman à Jimmy quand il avait essayé, un gentleman ne frappe jamais les femmes. Mais l'enfant ne sembla pas décidé à lui laisser sa victoire et riposta à nouveau. Ni l'un, ni l'autre ne semblait décidé à perdre cette bataille et cela finit en un crêpage de chignons de maternelles des plus sanglants de toute l'histoire de l'humanité.

La benjamine Standford se laissa tomber à genoux, à côté de son camarade, dans un soupir épuisé. Ils s'étaient tirés les cheveux, les vêtements, malaxer et déformer le visage et elle avait même essayé de lui mordre le bras. Elle joua quelques secondes avec une de ses mèches avant de tourner la tête vers son précédent adversaire et lança avec excitation :
« - Eeh dis ! Tu veux jouer à un jeeu ?!
- ...Quoi comme jeu ? questionna le garçon qui semblait un brin sceptique.
- Ma grande sœur m'en a raconté un nouveau !
- Ouuais mais, c'est quoi comme jeu ?
- J'te dis un truck et tu me dis si t'es cap ou pas de le faire.
- Euh...ouais.
- Cool ! Aloooors cap ou pas cap...commença l'enfant.
- De chanter le générique de pokémon en entier. Sans te tromper. fut-elle interrompue.
- Eh c'tait à moi de dire !
- T'es pas cap ?
- Bien sûr que si ! Tu vas voir ! Au fait, moi c'est Avery.
- Sidney. »
* * *
« - Maintenant, ouvrez vos livres à la plage cent trente-cinq où l'on peut voir que...»
Avery ferma les yeux, la voix du professeur continuant de son ton monocorde comme un murmure lointain accompagné des divers bruits de chaises, de feuilles, de livres qu'on ouvre, de stylos, de mains qui farfouillent dans les trousses habituels d'une salle de classe. Elle mordilla son stylo, ouvrant un oeil en entendant l'enseignant écrire sur le tableau noir quelques dates et retint un soupir d'ennui un peu trop bruyant. Du plus loin qu'elle se souvienne, elle n'avait été ne serait qu'un peu intéressé par les cours d'histoires, elle n'aurait pas pu déterminer si c'était les professeurs ennuyeux à mourir ou la matière en elle-même mais, elle restait incapable d'y prêter attention.
La gamine lança un regard sur l'extérieur : magnifique ciel bleu, pas un nuage et la chaleur. Un léger courrant d'air traversait la classe en provenance de la fenêtre ouverte. Elle maudit ceux qui se trouvaient à côté de celle-ci, pouvant regarder à loisir la fenêtre tranquillement et s'imaginer profiter de cette belle journée autrement que coincé ici. Son sort à elle était tout à fait différent, elle était obligée d'écourter ses rêveries avant de se faire reprendre d'un ton autoritaire.
La cadette releva alors la tête, les yeux brillants, laissant découvrir ses dents. Sid était une rangée devant, à deux places sur la droite de la fille juste devant elle. Le professeur avait refusé qu'ils se mettent à nouveaux à côté pour une raison qui lui semblait tout à fait obscure, ils avaient bien rigolé la dernière fois pourtant.
« - Psssh Sid. Murmura-t-elle, sans succès. Eh Siiid.
-...
-Siiiid.
-...
-....Disneylaaaaand. Quelques élèves avaient rapidement tourné la tête vers elle.
-...
- Sidney ! T'es sourd ou quoi ? »
Elle lâcha un soupire agacée mais, elle n'était pas résignée à abandonner. Elle attrapa fermement sa règle d'une main, la mine contrariée et étira son bras. Trop loin. La benjamine Standford prit appuie sur sa chaise, vérifiant que Monsieur Carlton était occupé auparavant. Elle étira son bras, se penchant encore un peu en avant pour atteindre sa cible, se retrouvant accroupie sur une jambe sur sa chaise, la main sur le bord du bureau. Elle tapa sur la tête brune de Sid'.
« - AVERY ! »
L'enseignant hurla, en se retournant. La gamine sursauta de surprise et, déconcentrée, perdit l'équilibre, tomba en arrière en se heurtant l'épaule contre le bureau dans un petit cri d'agonie. Elle se retrouva au sol sous le regard surpris de ses camarades, se frottant énergiquement son épaule.
« - Qu'est-ce que tu faisais ? Continua-t-il, le ton sévère et les joues rouges alors que l'enfant se relevait.
- Je...euh...Devais rendre un cahier à Disn-Sidney ! Mais il est aussi sourd qu'une taupe vous savez.
- Eeh ! Même pas vrai ! Protesta le concerné.
- Si !
-Non !
- Si !
- Bon ça suffit ! Sortez immédiatement, tous les deux.
-Mais Monsieur j'ai rien fait !
- SORTEZ ! »
Avery quitta la classe en essayant d'avoir l'air digne, suivi de son complice à l'expression boudeur. Dés qu'il eut refermé la porte derrière lui, elle se retourna, un large sourire aux lèvres.
« - T'as vu ! Il était tout rouge ! Comme du ketchup !
- Mouais.
- Boude pas.
- ...
- En plus tout ça c'ta faute !
- Que...Quoi ?
- Si t'étais pas aussi sourd, on en serait pas là abruti ! Enfin plus important...
- Qui tu traites d'abruti, imbécile ?
- Laisse-moi finir ! Donc...Elle marqua une pause. J'ai faim.
- Et tu pouvais pas attendre la fin du cours pour me dire ça ?
- Mais c'pas ça que je voulais te dire! Il soupira, agacé. Cap ou pas cap de me laisser te couper les cheveux ?
- Attends...t'as fait tout ça pour me couper les cheveux ?
- Ouaip !
- Et ça pouvait pas attendre ? Elle sembla réfléchir.
- Non ! J'allai oublié puis les toilettes des filles sont libres maintenant en plus.
- Hein ?
-Ben faut bien que je te coupe les cheveux quelque part. Viens !
- J'veux pas. Puis pourquoi les toilettes des filles ?
-Les vôtre sont sales ma maman a dit.
- C'est parce qu'elle y est jamais allée.
- Et puis t'es cap ou pas ? T'es une poule mouillée ou quoi ?
-...Non. Céda-t-il alors qu'elle l'entraînait avec elle. »

A la récréation, ce pauvre Sidney se retrouva avec la moitié de la tête coupé très court et le reste taillé en ciseau comme s'il s'était laissé couper les cheveux par un manchot aveugle, et déambula dans les couloirs jusqu'à ce qu'un surveillant l'arrête sous les éclats de rire de sa complice.

* * *

C'était une belle journée, il faisait chaud, c'était l'été et tout justifiait une visite improvisée chez Sidney. Et surtout, Avery avait obtenu de sa mère deux tickets pour le parc d'attraction le plus proche et évidemment, elle s'était empressée de rendre visite à son ami de toujours pour lui proposer de se rendre dans ce paradis. Elle a sonné, salué Madame Carter avec un large sourire et avait grimpé les escaliers avant que la pauvre femme ait pu la prévenir de quoi que soit. La gamine avait ouvert la porte de toutes ses forces pour faire une entrée fracassante pour ce jour très spécial.
« - HEY DISNEYLAND, TU DEVINERAS JAMAIS ! » Avait hurlé avec enthousiasme. Et là Sidney était censé tomber de son lit de peur et de surprise sauf qu'à la place de Sidney, elle pouvait distinctement voir une petite fille sur son lit. Elle a regardé la blondinette. Et l'espace d'un instant, elle s'est très sérieusement demandé si Sidney s'était transformé en fille pendant la nuit. Avec que son regard ne croise Sidney, dans un coin, sa basse à la main avec une expression gênée comme si elle venait de l'interrompre en pleine déclaration. Elle était mignonne, cette Barbie en plus. Laa gamine inspira un grand coup, pointa lentement son doigt accusateur vers l'autre enfant et regarda avec insistance le garçon.
« - C'est qui, ça ?
-Ça, c'est ma cousine.
-Tu peux me le prouver ? Demanda-t-elle d'un ton suspicieux.
-J'ai pas relevé quand t'as dit « ça ».
-Mais encore ?
-Je peux la mordre, si tu veux, ça lui fera les pieds.
-Hey ! Ça va pas dans ta tête, Sidney ! J'vais le dire à tatie ! »
L'air horrifié et le Tatie semblait naturel même si, sérieusement, c'était quoi cette fille ? Depuis quand il avait une cousine en plus ? Et puis il était la chercher où cette fille ? Et pourquoi elle sentait sur son lit à SA place d'abord ? Elle avait qu'à utiliser le sol. Elle en avait jamais entendu parler, elle, de la soi-disant cousine donc ils ne devaient pas être si proches. Et puis même, pourquoi elle n'était pas au courant ? C'était forcément une honte. Une criminelle recherchée, une sale gosse, une fille ennuyeuse à mourir qui se révélait aussi une squatteuse de première classe. Elle était peut-être même tombé d'un vaisseau parce qu'ils ne voulaient plus d'elle dans l'espace et elle a fini comme la cousine de Sidney. C'était forcément quelque chose comme ça. Av fronça les sourcils.
Le regards des petites filles se croisèrent sans que l'une ne dise quoi que ce soit, exactement comme dans les vieux films de Western avec ce silence pesant qui plane autour. Les yeux de la cadette Standford lançait des éclairs et la cousine du jeune Carter n'était pas en reste non plus avec son air de pimbêche blonde. C'était comme si une troisième Guerre Mondial se préparait dans la minuscule chambre.
« -Heu. Ouais. Billie, j'te présente donc Avery. Avery, Billie. Elle a un an de moins que nous. Elle est là pour une semaine. Si tu pouvais m'aider à la traîner jusqu'à la salle de bain, ce serait cool...
- Comme si j'allai porter Miss Crapaud. Avait-elle répliqué en fusillant le garçon du regard.
- Merci ! Comme si j'allai laisser l'autre Sauvage me toucher. T'es vraiment un garçon, t'as aucun tact.
- Je sais, il est tout le temps comme ça, c'est désespérant.
- Totalement.
- La bêtise Carter doit être plus contagieuse chez les garçons, j'imagine. Elle se tourna vers Sidney : Tu devrais avoir honte.
- T'as pas l'air trop mal pour une sauvage. Au moins, TOI tu me comprends.
- Comme s'il comprenait quelque chose de toutes façons.
- Aucun tact.
- Jamais. »

* * *

« - Je m'ennuie ! Gémit la gamine en se laissant tomber sur son moelleux lit rose recouvert de douces peluches.
- T'as qu'à câliner une de tes peluches, ça te feras passer le temps.
- Mmh. »
L'enfant se mit à quatre pattes et se pencha de façon précaire au-dessus de l'épaule du garçon pour suivre ce qui se passait sur l'écran de sa console. Il fronça les sourcils comme agacé mais, ne détourna pas les yeux de son jeu. Elle se pencha encore un peu plus, gênée par les reflets des rayons solaires qui perçaient à travers les rideaux pâles. Un peu trop, ses bras flanchèrent et elle tomba sur le dos de Sidney qui ploya sous son propre poids alors que sa console tomba par terre.
« - AV ! »
Et elle éclata de rire alors qu'il la faisait rouler sur le sol et se relevait avec sa mine boudeuse d'enfant à qui on aurait volé sa sucette. Il alla récupérer la console où son personnage venait de se faire lamentablement tuer par un troll vert des forêts. Il grogna.
« - Tu sais combien d'heures j'ai mis pour en arriver là hein ? Et t'as tout gâché. »
Il lui tourna le dos. Av réussit à calmer son hilarité ou du moins à la contenir en le voyant bouder à l'autre bout de la pièce. Il semblait drôlement fâché quand même comme Papa quand elle a accidentellement détruit son château de cartes. Elle attrapa sa mèche.
« - Dis Siid...
-...
- Tu me boudes ?
-...
-Siiid...
-...
-Si tu veux je te fais un bisou !
-...Hum. D'accord. »
Un sourire illumina le visage de la gamine qui se traîna sur les coudes jusqu'à son compagnon comme un lombric, dans sa robe blanche.
« - Qu'est-ce tu fais ? demanda-t-il alors qu'il l'observait d'une mine boudeuse, assez perplexe.
- Je viens te faire un bisou.
- T'es ridicule.
- Tais-toi sinon c'est moi qui boude et t'auras jamais ton bisou ! J'irai le faire à Dimdim parce qu'il est beaucoup plus gentil que toi !
- Pauvre chat.
- Idiot. »
Elle était arrivée à sa hauteur et lui assena une pichenette sur la joue, une expression contrariée sur le visage. Mais, avant qu'il ne puisse émettre autre chose qu'un son plaintif et surpris, elle approcha ses lèvres de ses joues et y déposa délicatement un baiser. Tout comme les princesses dans les films ou plutôt comment Hazel avait dit que faisaient les princesses. Et Hazel, elle en savait beaucoup des choses ! Peut-être même que c'était une princesse. Il faudrait qu'elle lui demande un jour et qu'elle lui apprenne à en devenir une, aussi.
« - Et si on jouait à un jeuuuu ?
- Non.
- Que...Pourquoi ?! s'écria Av.
- La dernière fois que tu m'as posé cette question, j'ai fini dans les toilettes des filles. Elle se retint de pouffer.
- Non mais...On pourrait jouer à se poser des questions ! Comme action ou vérité avec juste vérité.
- T'as des jeux bizarres quand même...
- Non d'abord ! Et puis sinon je m'en vais et je te laisse tout seul !
- D'accord.
- Siid ! T'es trop méchant !
- Tu me laisseras pas tranquille ?
-Non.
- Bon...D'accord. Jouons à ton jeu bizarre.
-Il est pas...Peu importe. Je commence ! Elle s'assit sur les genoux. Alors quelle est ma couleur préférée ?
- C'est pas du tout action ou vérité ça !
- Mais...C'est un détail ! C'était pour l'explication ! Répond à la question.
-Euh...Je sais pas. Le rose ?
- T'es nul ! C'est le jaune. Soupira-t-elle avec désespoir.
- Mais ta chambre est entièrement rose ! Comment tu veux que je devine que c'est le jaune ? Se plaignit-il.
- Tu devrais le savoir, t'es juste nul. Question suivante, c'est à ton tour.
- Est-ce que je peux rentrer chez moi ?
- Non ! T'es pas drôle. Bon, à moi alors : est-ce que je dessine bien ?
- J'veux pas répondre.
- Allez !
- Non. Tes oiseaux ressemblent à une torture.
- C'est juste toi qui y connais rien ! Et puis t'es trop pas délicat d'abord !
- Mais c'tait ton idée !
- Pour la peine j'pose une autre question. Quand est-ce que je suis née ?
- Tu fais que poser des questions sur toi-même là...
- T'as qu'à répondre sérieusement !
- 24 juin 1994.
- Exact ! Et toi t'es né le 3 mars. Donc encore à moi...
- Eh j'ai pas posé ma question ! L'interrompit-il.
- Si !
- Non.
- T'es capricieux.
- Est-ce que j'ai un frère ou une sœur ?
- Aucune idée. Lâcha-t-elle sur un ton détaché.
- Mais je te l'ai déjà dit ! T'es même venu chez moi.
- T'as plus de temps. A moi ! Quand est-ce que je vais me marier ?
- Comment est-ce que tu veux que je le sache ? C'est comme si j'te demandais la couleur de mon caleçon !
- ...Il est de quelle couleur ?
- J'vais pas te l'dire ! Rougit-il.
- T'es pas drôle ! Je veux savoir.
- Non.
- Allez, genre t'es timide.
- J'dis non. Et t'as pas intérêt à essayer de baisser mon pantalon.
-Mais...comment t'as su ?
- Trop prévisible.
- Les enfants, le goûter est prêt !»
Avery s'interrompit alors qu'elle s'apprêtait à essayer de négocier l'information et se mit sur ses pieds. Elle attrapa la main de Sid' et le tira sans le ménager, manquant de peu de le traîner dans les escaliers. Maman avait promis un gâteau au chocolat après tout.

* * *

Avery s'assit avec précaution sur le rebord de la barrière longeant la plage. Elle laissa ses jambes pendre dans le vide, s'accrochant fermement aux barrières couleur bouteille malgré l'interdiction placardé un peu partout de grimper sur celles-ci. Raison de sécurité mais, personne ne traînait par ici ou surtout personne qui se souciait du sort de la gamine. Elle ferma les yeux, sentant les bourrasques de vent l'ébranler sans réussir à la faire tomber de son trône. L'eau devait être plus froide qu'en été à cette période de l'année, au beau milieu de l'hiver et elle était sûre de tomber malade si elle y tombait toute habillée. Les vagues venaient s'écraser en contre-bas. Mais qui y prêtait pas attention ? Elle se sentait juste s'envoler dans les airs, un large sourire sur les lèvres.
Dans ce monde, il y a tout un tas de gens, tous différents et uniques avec des aspirations différentes voir aucunes à part se laisser porter par le flux de la vie. Parce que même si l'on choisit une direction, personne n'est à l'abri d'un contre courant qui nous submergerait. Même un petit détail imprévisible, une petite faille dans notre petit plan minutieusement rédigé qui peut changer toute notre vie, à jamais. Un Cap ou pas cap ? lancé du tact au tac qui vous montrerait des horizons invisibles, apparaissant soudain sous votre yeux euphoriques.
« - Tu vas tomber. »
La gamine sursauta, vacilla et sembla sur le point de tomber du mauvais côté si elle ne s'était pas cramponné de toutes ses forces à la barrière de tous ses membres. Elle tourna lentement la tête, tranquillement vers le garçon. Il n'avait encore que la voix juvénile d'un enfant mais, selon son Papa cela viendrait dans quelques années et il aurait une voix beaucoup plus grave. Elle lui sourit. Il avait croisé ses bras sur la barrière et y avait enfoncé sa tête, semblant fixer un point invisible sur l'horizon, son bonnet sur les oreilles.
« - C'est beau hein ?
- C'est gris. »
L'eau de la mer était grise, terne et le ciel recouvert d'une fine couche cotonneuse d'où émergeait des bouts de ciel bleu et des rayons du soleil. C'était effectivement gris mais, étrangement calme. Paisible. C'était une journée banale et ordinaire.
« - T'vois pas plus loin que l'bout d'ton nez, idiot.
- Je vais te pousser. Grogna-t-il même s'il n'en fit rien.
- T'as pas intérêt. Elle marqua une pause, murmurant d'un ton pensif : J'aimerais bien voir ce qu'il y a à l'autre bout.»
Dans ce monde, il y a beaucoup de personnes différentes. Mais, elle, elle n'était que la petite Avery Chance Standford, lui il n'était que le petit Sidney Gabriel Carter. Ils n'étaient rien que deux minuscules particules dans cette immensité qu'était le monde. Ils n'étaient rien. Ils étaient comme deux autres enfants quelque part sur le globe, ils ne brilleraient jamais par leur richesse, leur intelligence ou quoi que ce soit. Ils semblaient condamnés à une routine et à un anonymat tout le long de leur vie. Statut qui convenait à la plupart des habitants de la terre. Mais dans cette masse aux histoires et visages différents, il y avait des étoiles qui brillaient. Parfois d'une faible lueur presque éteinte, piétinée sous la banalité collective. Mais quand leur lumière s'intensifiait, lentement, ils commençaient à s'élever vers le sommet.
Pas forcément grâce à leur talent, chose qu'ignorait encore l'enfant mais, car ils étaient tout simplement là quand le monde avait besoin d'étoiles pour l'éclairer de leur douce lumière. D'autres n'auront cette chance que des siècles et des siècles après leur mort et une vie de misère, élevé au rang de virtuose ou de génie. D'autres ne pourront jamais briller malheureusement. Mais, l'avis général s'accordait à leur donner un statut particulier et semblait les placer au-dessus des simples êtres-humains tout à fait anodins. Certains ne semblaient jamais destiner à mourir mais, à vivre éternellement à travers leurs œuvres malgré le temps qui continue de s'écouler. En ce sens, ils atteignaient l'immortalité, quittant leur simple statut d'être humain pour celui de légende qui continueront à faire vibrer les hommes pour toujours.
« - Des gens.
- T'es bête.
- Deviens riche pour faire le tour du monde cinquante mille fois.
- Comment ?
- Je sais pas, deviens célèbre par exemple.
- Mmh...tu crois que j'peux y arriver ?
- On verra bien. T'as qu'à faire chanteuse, tout le monde dit que tu chantes bien. Alors cap ou pas ?
- Cap. »
Avery, du haut de son mètre dix-sept, aussi ordinaire que toutes les petites filles de sa classe, sentit son cœur s'accélérait. Et elle sut que c'était ce qu'elle voulait faire. Se mettre à scintiller et lentement s'élever jusqu'aux plus grands pour pouvoir briller aussi fort qu'eux grâce au son de sa voix. C'était le début de la fin des rêves de devenir un jour princesse ou d'avoir une maison entièrement rose, la fin des rêves ordinaires d'épouser le prince charmant et d'avoir une farandoles d'enfants à cajoler comme ses poupées. Et le début de ce qui promettait d'être une magnifique aventure, encore fragile et hésitante qui se forgerait au fil des années et des découvertes, qui s'accentuerait en cultivant sa passion.
« - Et tu pourras m'accompagner à la basse !
-...Si tu veux.
- On va dépasser les Beatles ! On va devenir les plus grands de toute l'histoire !
- Ouais ! Elle éclata de rire. »
Dans ce monde, il y a beaucoup de gens qui aspireraient à devenir célèbres et vivre de leur passion, qui se lancent dans l'aventure sans jamais réussir à percer comme ils le voudraient. C'est une aventure que beaucoup de personnes ont tenté et tentent chaque jours. Mais, elle ne pourra jamais savoir sans essayer non ?
Le monde n'a plus qu'à l'attendre car, elle arrive.

* * *

Il était là, assis sur un banc comme le plus grand des idiots qu'il était, apparaissant miraculeusement à quelques minutes de la fin des cours. Et la benjamine Standford avait passé la pire demi-heure de sa vie à enrager lentement alors qu'elle l'observait en fronçant les sourcils sur son putain de banc. Il l'avait abandonné, lâchement, sans même lui envoyer un message pour la prévenir et il n'avait pas montré le moindre signe de vie de la journée. Elle l'avait attendu longtemps à leur point de rendez-vous habituel ce matin, à en être même en retard mais, il n'était pas venu. Elle avait passé la journée à guetter son portable en faisant les cents pas nerveusement, la tête remplie de question. Et s'il était malade ? Et s'il lui était arrivé quelque chose de grave ?
Elle s'était rongée et rerongée les ongles, elle avait cru défaillir et elle avait été intenable toute la journée. Inquiète, nerveuse, soucieuse alors que flottait cette atmosphère doucereuse de la Saint Valentin à chaque couloir, chaque corridor. Des lettres d'amour glissées dans les casiers, des déclarations officielles, des petits gâteaux, des fleurs ou des chocolats, des sourires extatiques. Si on avait pu, on aurait sûrement repeint l'école tout entière en rose et collé des cœurs sur chaque mur pour coller à la mièvrerie innocente de la fête. Et Avery, elle l'avait haï, Sidney, de l'avoir laissé en plan.
La sonnerie retentit. Comme une bête en cage, elle avait absolument tout fourré dans son sac d'un geste rapide sans faire attention, ruminant une nouvelle fois ce qu'elle allait pouvoir lui crier dessus. Ce dont elle était sûre, c'est qu'il allait passer le plus mauvais quart d'heure de sa vie cet imbécile fini. Il allait finir en viande haché et rehaché. Avery fut la première à quitter la salle d'un pas rapide en maugréant contre le monde. Elle poussait les portes avec colère alors que les couloirs se remplissaient lentement, dévala les escaliers à la vitesse de l'éclair et se retint d'ouvrir la porte principale d'un coup de pied.
Elle s'arrêta, tourna la tête de droite à gauche comme un prédateur cherchant sa proie avant de le localiser, toujours aussi con sur son banc à la noix. Elle avait serré les poings avant de se diriger vers sa cible, furibonde, ressemblant plus à un ouragan sur le point d'éclater qu'à une délicate jeune fille en fleurs et hurla :
« - SIDNEY JE VAIS TE TUER !»
Et cela lui semblait un euphémisme alors qu'elle hésitait entre lui tordre le cou une dizaine de fois ou le balancer aux requins pour lui passer l'envie de ne serait-ce qu'y penser une nouvelle fois. L'adolescente avait cru mourir d'ennui pendant que ce débile était allait faire on ne sait trop quoi, sans la prévenir, comble du comble. C'était à la limite de la trahison. Elle se mit à tempêter, absolument furieuse et l'assena d'un regard accusateur :
« - Comment t'as pu me laisser toute seule ?! T'es vraiment nul, Sid, vraiment nul ! Sérieux, c'est pas sympa, c'est même dégueulasse, c'est, c'est, c'est... C'est quoi ?»
Avait-elle alors demandé en réalisant ce qu'il tenait dans ses mains, tendues vers elle et le pointa du doigt. C'était une boite carrée à la jolie couleur violette, au délicat ruban mauve et à la fine écriture dorée. La cadette Standford sentit soudain toute sa colère disparaître pour se muer en une violente curiosité. Il avait fermé les yeux comme s'il était sur le point de...de...Elle ne savait pas. Mais ce n'était pas un comportement habituel. C'était étrange.
« - C'pour toi. Elle pencha légèrement la tête sur le côté avant de le questionner.
-Mais c'est quoi ?
-Des chocolats.
-Des chocolats ? Des chocolats de St Valentin ?Ses yeux s'écarquillèrent légèrement, elle sentit presque le rouge lui monter aux joues.
-Ouais.
-C'est un truc d'amoureux, ça.
Marmonna-t-elle d'un ton clairement boudeur, en détournant le regard, prenant toute fois la boite.
-Peut-être. Mais comme ça, je s'rai pas obligé de te payer un nouveau micro parce que j'ai oublié. Allez, viens, on rentre.»
Et il s'était levé, il avait commencé à marcher, la laissant hébéter, la bouche ouverte quelques secondes et plus rouge qu'une tomate, le cœur battant comme s'il voulait battre un record de vitesse. Sérieusement. Où il était allé chercher cette idée de lui chercher des chocolats, elle ne sait pas trop où ? Mais, pour le coup, il lui avait bien cloué le bec, elle était incapable de lui répondre quoi que ce soit, bien trop surprise et gênée. Après tout, c'était ses premiers chocolats pour la St Valentin, même si l'adolescent devait l'ignorer. Il était tellement à côté de la plaque.
Av pressa délicatement la boite contre sa poitrine, ne pût s'empêcher d'esquiver un sourire en le regardant s'éloigner avant de le rejoindre en courant, hurlant une nouvelle fois :
« - Hey attends-moi abruti ! »
Mais au fond, elle n'était plus tellement en colère contre lui que ça.

* * *

C'était une journée ordinaire. Banale. Sans intérêt. Avery réparait une chaussure dans un coin de la chambre du seul enfant Carter, se débattant difficilement avec le scotch qu'elle embobinait autour de sa chaussure. Une journée normale où elle avait encore fait une connerie en écoutant un défi de Sidney. Elle avait posé son sac de cours et sa guitare dans un coin e arrivant, saluant chaleureusement la mère de son ami qui semblait beaucoup l'apprécier. Elle avait demandé le scotch et elle s'était installée dans un coin alors que Sid jouait encore à Doodle Jump.
L'adolescente était voûtée sur son ouvrage, les jambes croisées, les sourcils froncés et les yeux plissés dans une mine vacillant entre la concentration et l'agacement. Elle se demandait si la quantité de scotch permettrait de réparer la chaussure car, c'était franchement loin d'être esthétique. De temps à autre, elle remettait une de ses mèches claires qui venaient gêner son inutile travail. Quelle idée aussi de vouloir chevaucher un chien mais, l'idée lui avait semblait incroyablement brillante sur le coup. Et ce pauvre animal lui faisait mal au cœur, à l'imaginer tout seul dans la rue. Parce que c'est triste, une vie sans personne sur qui compter. Ce serait triste une vie sans Sidney.
« - Av.
-Hmmm ?
- Je t'aime.
-Hein ? Ah, moi aussi je t'aime beaucoup. Mais attends, là, je suis concentrée, mon doigt est collé au scotch... C'est chiant... Marmonna-t-elle, fronçant encore les sourcils face à ce nouveau problème.
-Non, moi, je ne t'aime pas beaucoup. Je t'aime tout court. »
Boum. Elle s'arrêta alors que son pouce était toujours coincé et releva la tête vers l'adolescent, le regard interrogateur sans comprendre où il voulait en venir. Parce que c'était Sid et qu'elle était Av. Elle l'aimait. Beaucoup, comme elle pouvait aimer quelqu'un avec qui elle avait l'impression d'avoir tout fait, quelqu'un qu'elle connaissait depuis sa rentrée à l'école, quelqu'un qu'elle voyait tous les jours et quelqu'un sur qui elle savait qu'elle pouvait compter. Elle était capable de tout faire pour lui si un jour il aurait besoin d'elle mais, c'était une sorte de meilleur ami, presque comme un frère.
«- Qu'est-ce que tu racontes, encore...Avait-elle soupiré comme s'il racontait une idiotie.
-Ouais, je sais, ça fout un choc. Il semblait sérieux, vraiment sérieux.
-Arrête ça. C'est pas drôle, Sid.
-J'plaisante pas.
-Arrête.
-Tu préfères que je te mente ?
-Arrête j'te dis ! C'est pas amusant du tout ! Je rentre chez moi, pour la peine. J'reviendrai quand tu te seras calmé, avec tes histoires débiles ! »
Elle s'était levée, avait attrapé sa chaussure, sa guitare et son sac en filant tout droit vers la porte de sortie et l'avait volontairement fait claquer. Elle glissa son pied dans sa chaussure branlante, mit son sac sur une épaule et sa guitare sur l'autre, dévala les escaliers, salua rapidement Madame Carte tout en lui certifiant qu'elle n'avait pas besoin que son fils la raccompagne et s'engouffra dehors pour rejoindre la rue. Elle était enfin sortie de cette maison. Comme si elle s'y était soudain senti étouffer par la présence de l'adolescent. Elle inspira l'air frais de la nuit tombante, remplissant ses poumons comme si elle avait retenu sa respiration bien trop longtemps et se mit en route.
Les maisons qui défilaient, les jardins, les lumières émanant des fenêtres. Elle n'habitait pas bien loin et ce n'était pas comme s'il faisait encore sombre mais, elle se sentait seule. Seule à déambuler dans les rues, minuscule silhouette. C'était comme si toute la ville se préparait à dormir. Elle s'arrêta.
« - PUTAIN SIDNEY ABRUTI MEURS ! »
Avery ne savait pas trop si elle avait envie de s'énerver, de pleurer ou d'en rire. Idiot. Idiot. Idiot. Voilà, c'était ça : c'était le plus grand idiot de la Terre et de l'Univers, de toute l'histoire de l'humanité. Qu'est-ce qu'il lui prenait à prendre un ton si sérieux pour lui balancer des stupidités pareilles ? On se serait presque cru dans un de ces films romantiques où le garçon se déclare à la fille qu'il aime depuis des années. C'était ridicule ! A part sa basse, il n'aimait personne. Elle y avait presque cru à sa blague. Presque.
Et puis, ça lui faisait sacrément peur aussi, l'amour. Hazel, elle passait sa vie à trouver l'amour de sa vie mais, malgré le temps passé ensemble, les soit-disant hommes merveilleux finissaient toujours par partir. Alors elle se mettait à pleurer toutes tes larmes, elle dévalisait le glacier du coin et était inconsolable pendant deux semaines. Un instant, elle se demanda si elle aussi avait blessé Sidney. Elle ne voulait pas tout se termine, elle avait besoin de lui dans sa vie. Pourtant, elle ne ressentait pas les passions qu'on peut lire dans les livres, pas même des papillons dans le ventre ou la gorge qui se serre. Le vide, le trou noir.
C'est alors que l'adolescente se rendit compte qu'elle avait embarqué le scotch dans sa précipitation. Elle irait le voir demain et tout serait redevenu normal, n'est-ce pas ?

* * *

Avery bailla avant de remonter son écharpe rouge sur son nez gelé et plongea ses mains un peu plus profondément dans les poches de son manteau. Elle tourna à l'intersection, jeta un regard sur la route avant de traverser. La ville se tirait à peine de sa torpeur matinale, des silhouettes se glissant le long des murs dans la grise froideur matinale. Elle manqua de rentrer dans quelqu'un, s'excusant d'un ton distrait, battant des paupières pour s'empêcher de s'écrouler sur le sol et retourner dans le monde des rêves. Hazel était tout sauf une personne délicate et tendre, spécialement quand elle venait de se faire larguer par ce qui était l'énième homme de sa vie et qu'elle répétait être incapable d'aimer à nouveau. Elle aura pourtant déniché un autre type dans moins de trois mois et il sera lui aussi l'homme le plus formidable au monde. L'adolescente lâcha un soupir lassée, sa sœur était désespérante parfois.
Elle traversa une longue route où passaient plusieurs voitures, se rendant sûrement sur leur lieu de travail. La jeune fille s'engouffra dans une boulangerie en faisant un léger détour de son chemin habituel et ressortit avec un croissant encore chaud à la bouche. Elle mordit dedans, accélérant un peu le pas pour compenser le temps perdu par son détour. Une silhouette familière apparut devant elle.
« - Disneylaaaaaaand ! ♥ L'intéressé se retourna vers elle alors qu'elle franchissait les derniers mètres les séparant et se mit à gémir : Je peux venir dormir chez toi les deux prochaines semaineees dis ?
- Euuh...Salut. Pourquoi ?
- Hazel s'est encore fait larguer et c'est elle qui me réveilleeeuh.
- Ah. »
Alors qu'ils se mettaient en route, la cadette Standford se mit à maudire à voix haute son mauvais karma et le monde qui semblait se liguer contre elle : entre l'inconsolable et désagréable Hazel, madame Green leur professeur d'histoire qui semblait en avoir après d'elle après l'avoir surprise à dormir pendant un de ses cours ennuyeux, la cantine qui servait des plats de plus en plus immangeable, la recherche de ses chaussures dans toute la maison et sa sœur qui avait monopolisé la salle de bain. Et comble du comble, il faisait toujours aussi gris et froid que la veille. Elle maudit l'hiver d'être si froid et l'école si matinale. Et même les gens d'être là et le temps que l'on soit seulement mardi matin au lieu de samedi.
« - T'as pas froid comme ça ? le questionna-t-elle, ajustant son sac de cours sur son épaule.
- Hein ? Si j'ai froid ? Nan. J'ai juste oublié ma veste dans ma piaule.
- Compte pas sur moi pour prendre tes devoirs si tu tombes malade, j'ai déjà assez de mal à pas dormir avec Madame Green. lança-t-elle d'un ton qui se voulait agacé.
- Je demanderai à Dan.
- Il voudra pas. Alors évite de tomber malade ok ? Cap ou pas cap ? »
Ils s'arrêtèrent à un feu, celui de la grande place. Le métro n'était plus qu'à quelques minutes. L'immense clocher de l'église annonçait bientôt huit heures. Un passant la bouscula, s'excusa et reprit sa route d'un pas pressé. L'adolescente s'étira en poussant un énième soupire de désespoir.
« - Sid' j'ai trop mal au jambeees, tu veux pas me porter hein ?
- Non.
- Pourquoi ?
- T'es lourde.
- T'es trop méchant ! Je vais crever sur cette route alors.
- Je te porterai pas.
- Allez steuplait !
- Non.
- Je ferai tout ce que tu veux !
- Tout ? Cap ou pas ?
- Cap.
- Pff. T'es vraiment pas possible Av'...souffla-t-il avant d'ajouter avec une mine blasée en lui indiquant son dos : Allez viens, grouille. »
Un large sourire triomphale se dessine sur les lèvres roses de l'adolescente qui ne se fit pas prier pour lui sauter littéralement sur le dos. Elle noua ses bras autour de son cou pour se retenir alors qu'il attrapait ses jambes ballantes dans les airs. Les passants leurs lancèrent des regards surpris et suivirent le duo qui reprenait la direction de l'établissement. De là-haut, il lui semblait être la reine du monde. Parce qu'avec Sid', tout semblait possible s'il était avec elle. Et elle voulait que ces jours ordinaires ne prennent jamais fin.
« - Eh au fait, cap ou pas cap de lever la main à chaque de cette veille bique de Green et répondre par le caméléon ?
-...Quoi ?
- J'ai pas fait ma dissertation ! Alors si tu fais diversion...En plus elle me hait !
-Ah.
-Alors cap ou pas cap ?
-Cap. »
L'adolescente éclata de rire.

* * *


« - Siiid ? »
Pas de réponse. L'adolescente referma lentement la porte de la chambre du garçon, s'approchant à pas furtif de la masse sous les draps. Elle retint de pouffer de rire. Elle tira les rideaux, laissant la pièce s'éclairer de la lueur ambrée du jour. Le ciel était bleu et le soleil avait déjà entamé son ascension quotidienne, c'était une magnifique journée comme elle n'en avait pas vu depuis des semaines d'un temps pluvieux et grisâtre.
« - Sid ? »
Toujours pas de réponse, à peine un gémissement étouffé.
« - Sidneeey ? »
Toujours pas de réponse convenable. Elle lâcha un soupir faussement blasé. Il devait encore voler au-dessus des nuages, sentir son cœur battre la chamade et vivre on ne sait quel rêve passionnant. Ou battre un record sur Doodle Jump, c'était Sid après tout. Il était presque mignon à dormir comme ça, à poing fermé mais, il ne lui laissait véritablement pas le choix. Elle avait essayé de le réveiller, ce n'était pas sa faute s'il était trop endormi pour l'entendre.
Un large sourire se dessina sur son visage, les yeux brillant, la benjamine Standford prit un peu de distance. Elle parcourut une dernière fois la pièce des yeux, écarta les bras, inspira avant de se concentrer sur le lit. Trois. Deux. Un. Avery s'élança et bondit sur le lit en criant :
« - BOMBE HUMAINE ! »
Et Sidney poussa un hurlement de douleur qui acheva de réveiller tous les habitants de la rue, au moins, quand la délicate jeune fille en fleurs lui était tombé dessus, lui coupa la respiration un court instant et l'écrasa. Elle riait. Elle riait à en avoir aux côtes, presque jusqu'à se mettre pleurer face à l'expression pâle de son camarade alors qu'il se relevait difficilement.
« - On dirait que t'as vu la mort ! Haha !
- Je...PUTAIN AV T'AS FAILLI ME TUER ! Elle arrêta de rire, un air diabolique sur le visage.
- BONJOUR DISNEYLAND !»
Et avant qu'il ait pu comprendre quoi que ce soit, Avery s'était déjà jetée à son cou, serrant son cou entre ses bras jusqu'à l'étouffement et frottant sa joue contre ses cheveux comme le ferait une maîtresse avec son chat. Elle se colla volontairement à lui pour l'embêter un peu plus, agissant comme si elle ne l'avait pas vu depuis des décennies. Non, nous n'étions juste dimanche matin, à peine neuf heures et le plus incroyable était que la mère du garçon avait laissé entrer cette furie aussi tôt. Car elle se sentait incroyablement en forme, prête à faire le tour du monde en bicyclette deux ou trois fois au moins !
« - Lâche-moi !
-Toi aussi tu m'as manquééé ♥ !
- Je t'ai vu hier.
- T'es trop froid Sid. Elle se redressa, la mine presque boudeuse avant de continuer d'un ton innocent : En plus t'es tout rouge !
- Qu'est-ce que tu veux ? Soupira-t-il.
- Hum...Je sais plus. Répondit-il, sérieuse.
-SERIEUSEMENT ?
- Je rigole ! Mais t'as trois minutes ! »
L'adolescente roule sur le côté pour quitter le lit, atterrit sur les pieds et se releva d'un bond. Elle plissa rapidement sa jupe et traversa la pièce en sautillant sans répondre à l'air ahuri du pauvre garçon. Elle savait parfaitement qu'elle allait le retrouver encore au lit. Elle se tourna vers lui, dans l'encadrement de la porte :
« - Et si t'es pas prêt je raconte à ta mère que t'es un pervers ♥ ! » Et elle ferma la porte en sautillant sans lui laisser le temps de protester.


* * *


Elle ouvrit la porte avec fracas pour faire sursauter l'occupant du séjour, un large sourire sur les lèvres. Il se tenait sur son canapé qui semblait particulièrement confortable, un casque sur les oreilles. Elle éclata de rire, tout en refermant la porte derrière elle.
« T'aurais vu ta tête ! Hahaha! Le garçon fit la moue et elle ajouta : Ta mère m'a ouvert, elle a l'air toujours aussi contente d'me voir ! »
Voilà des années qu'elle avait la connaissance de Sidney, qu'elle avait proposé pour la première fois de jouer à cap ou pas cap et des années qu'elle venait à l'improviste le voir pour diverses raisons à commencer par juste le voir. Et inversement d'ailleurs. L'adolescente balança son sac par terre et retira sa veste.
« Plus imponrtant ! Tu ne devineras JAMAIS ! Sidney ! J'ai reçu une lettre ce matin ! A mon nom ! T'imagines ? T'imagines ? Haaan ! Je l'ai pas encore ouverte ! J'suis toute excitée ! J'suis sûre c'est un fan ! un FAN ! T'imagines ? Oh mon dieu ! C'est trop méga-hypeeer-géniaaal ! » Elle hurlait, elle criait, elle gesticulait comme si elle allait mourir, comme une hystérique. Elle faisait de grands mouvements, elle avait l'air branlante, comme sur le point de tomber par terre. Elle avait même du mal à respirer tant elle parlait vite, elle faisait un record de débit à la seconde.
« Heu. De quoi ? » L'adolescent s'arrêta, nette, le fixant avec de grands yeux comme s'il venait de lui annoncer qu'il partait sur la lune ou qu'il venait de Mars. Il n'a pas tout suivi. Alors, elle s'approche, elle colle son front au sien avec un air très sérieux. Elle prend une grande inspiration, tout l'air qu'elle capable de stocker dans ses poumons et finalement elle répète un peu plus doucement :
« Allô Sidneyy ? J'ai reçu une lettre. Uneuh lettreuh, tu comprends ? J'suis sûre que c'est un fan qui nous envoie des encouragements pour notre groupe. C'est INCROYABLE, oh. Alors, viens, on l'ouvre ! » Et sans lui laisser plus de temps, Avery le poussa pour s'installer sur le canapé. C'était un peu sa deuxième maison depuis le temps. Elle avait le cœur qui battait la chamade alors que ses doigts filaient sur le nacré, une dernière fois avant d'ouvrir l'enveloppe. Ils se sont penchés sur l'enveloppe, l'adolescente a plissé les yeux en cherchant les compliments et les louanges, les « vous irez loin » et autres phrases d'admiration.
Mais, il n'y avait rien. Absolument rien. Aussi vide que les intestins de l'Oncle George après être allé aux toilettes. Rien de rien, à part un numéro. Alors, la cadette Standford, après avoir déclaré que c'était évidemment le numéro du studio (un grand et beau studio américain), a empoigné le téléphone. Elle s'est écriée toute excitée que ça sonnait, elle se sentait sur le point de défaillir. C'était la chance de sa vie.
Et ensuite. Ensuite le vide. Plus rien.

* * *

Après, ce fut une île perdue avec une poignée d'adultes et des élèves, dans une école. Ce fut un don, ce fut des aventures folles et des tentatives de surf. Ce fut les petits boulots pour se racheter des instruments et compléter leur groupe : les Banana Grafiti. Après, ce fut exactement comme avant, après rien ne semblait pouvoir changer. Elle lui fit la même blague débile au téléphone de la fille en détresse, elle l’appelait toujours aussi souvent à trois heures du matin pour des conneries, elle venait toujours toquer à sa port à huit heures du matin et elle lui sautait toujours sur le dos. Un jour, elle allait lui faire faire du parachutisme, pour voir.

Et puis, un jour, il s'est trouvé une copine. Une vraie fille, une jolie fille, une fille intelligente qui ne le fait pas tourner en bourrique. Et il lui a dit.

Et vous savez quoi ? Tout a commencé à mal tourner. C'est la faute à cette fille d'abord. Elle la hait. Elle ne sait pas pourquoi mais, elle la hait. Et surtout, surtout plus que tout. Elle a mal au cœur quand elle les voit ensemble.
Mais ça, elle n'a pas encore compris pourquoi.

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Jason Marshall
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MessageSujet: Re: ▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do   ▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do Icon_minitimeDim 21 Oct - 21:16

Wooooow. L'histoire est. LONGUE. ;w;
Mais j'en suis venue à bout et elle est bien écrite et puis on a envie de la lire en fait. Donc je te pardonne va. ♥

Bref c'est une personnage très chouette. *^* Il nous faudra un lien obligé !
Donc sur ce je te valide !

▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do Valide
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MessageSujet: Re: ▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do   ▄ AVERY; ❝upside down, off the ground is what you do Icon_minitime

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