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 Everybody need somebody || Avery

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Misha M. Sovleski
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Misha M. Sovleski

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MessageSujet: Everybody need somebody || Avery   Everybody need somebody || Avery Icon_minitimeMar 31 Déc - 19:01

Sing for the laughter,
sing for the tears
Sing with me,
just for today;


Il posa ses deux mains, paume vers le ciel, sur la table en bois usé et les examina avec attention. Des mains d’artiste. Pas des mains d’homme. Le temps n’avait pas imposé sa trace dans les creux des rides, il n’avait pas rendu la peau dure, n’avait pas formé cette petite couche de cornée, celle que l’on retrouve dans ces mains de soldat habitués au travail. Il y avait juste ces petites éraflures au sommet de ses doigts qui prouvaient qu’il pouvait encore nettement s’améliorer en guitare. Elles ne s’étaient pas peaufinées au cours du temps comme il l’avait toujours souhaité, elles étaient restées aussi délicates que les mains d’une femme, aussi sensible qu’une toile dans le vent. Il les aurait voulu solides, prêtes à affronter toute sorte d’épreuve, comme celles d’Adrian. Mais non, il devait se contenter d’une peau aussi douce qu’une peau de bébé, de ces doigts filiformes un peu tordus tellement pâles que l’on pouvait sans problème y voir les veines lorsqu’il les exposait à la lumière.
Il les retourna, les posa à plat. Une cicatrice blanchâtre dominait aisément le dessus de sa main droite, souvenir d’une chasse aux esprits dans la cuisine qui avait mal tourné. Il avait toujours éprouvé une certaine fierté, cela le rendait plus vivant, elle démontrait qu’il avait fait quelque chose d’intéressant au moins une fois. Elle lui rappelait que chasser les démons n’était pas sans dangers.
Il replia doucement ses phalanges contre la paume de sa main et s’amusa à contempler le reflet d’un rayon lumineux sur ses jointures. Un peu à droite, un peu à gauche. C’est amusant comme on peut se divertir facilement avec si peu. Son anneau fixé autour de son auriculaire droit semblait tellement inexpliqué qu’il se demandait parfois lui-même pourquoi il le portait. C’était un présent de sa mère en remerciement de son discours aux élections des représentants de l’établissement dans lequel il allait avant. Deux serpents en argent s’enroulaient l’un autour de l’autre délicatement, comme enlacés dans leur dernière étreinte avant de s’éteindre. Finesse et discrétion.

Misha jeta un coup d’œil à sa montre. Il lui restait approximativement une heure à attendre avant son prochain cours, il avait le temps. Le soleil avait déjà effectué une partie de son cycle haut dans le ciel, la journée étant déjà bien avancée. Le jeune garçon se dirigea vers la fenêtre enfoncée dans le mur, aux carreaux floutés par la poussière des semaines passées. Les rayons orangés illuminaient son visage, réchauffant sa peau délicieusement et l’éclairant d’une lueur tendre. Bientôt il ferait nuit. Bientôt l‘obscurité recouvrirait le campus et les guirlandes festives s’allumeront. C’était un point de vue agréable sur la cours. Il pouvait observer sans pour autant être vu. Des étudiants passaient aux pieds du bâtiment en groupe sans se douter qu’il les regardait avec une pointe de jalousie. Un promeneur solitaire de temps à autre. Rien d’intéressant en soi. Les petits points lumineux allaient pouvoir ajouter une pointe de féerie dans le décor. Il n’avait que rarement vu ce genre de spectacle. Une fois auparavant seulement, le jour où l’entreprise de son oncle organisait une grande réception de fin d’année. Quand les décorations avaient été installées ici, il ne savait pas à quoi elles pouvaient bien servir. Tony lui avait alors expliqué qu’elles étaient là simplement pour faire joli, pour l’ambiance de Noël et pour illuminer la nuit de leur petites led multicolores. Misha approuvait, c’est vrai que le rendu était particulièrement beau même si le principe de l’ambiance lui échappait encore un peu.

La mélodie de la sonnerie parvint peu à peu à ses oreilles. Tous ceux qui avaient cours à cette heure devaient être en classe au risque d’être sanctionné. Le jeune Sovleski n’était jamais parmi les retardataires, habitué depuis toujours à la ponctualité studieuse. Mais étrangement, il avait ce petit rictus aux lèvres lorsqu'il voyait comme dans le cas présent en contrebas un élève courir vainement pour échapper à la punition. Il délaissa ce spectacle et alla se lover dans le canapé dont était équipée la pièce, avant de balayer la salle du regard. Elle lui offrait un sentiment de sécurité qu’il n’avait pas réussi à retrouver hors de sa chambre. Ses murs recouverts de photos de musiciens de tous les temps lui rappelait un certain esprit libre qu’il avait imaginé en découvrant dans les livres la naissance et l’évolution du jazz dans la New Orleans. Parmi les photos, celle du club actuel de musique, lui compris dessus. Des affiches prenaient un peu plus de place par moment, recouvrant les pans du mur dont la peinture vert pâle et défraîchie était totalement éclipsée. Des partitions étalées sur le piano que personne ne voulait prendre soin de ranger ni même de trier, un amas d’instruments divers dans les recoins. Une vieille table en bois trônait au milieu, entourée de cinq chaises dans un état plus que douteux mais qui subsistait étonnement. Un canapé dont l’âge ne pouvait être défini avait été posé contre un mur, ce même mur derrière lui où un miroir légèrement cassé sur les rebords avait été disposé. Toute cette organisation peu ordonnée lui procurait cette sensation familière et rassurante ce qui contrastait avec son côté un peu maniaque du rangement.
Il se retourna et détailla son propre reflet. Ses cheveux blonds jouaient avec les rayons de lumière semblables à des centaines épis de blés indolents dans les champs et ses yeux verts étaient telle la lisière forestière bordant les étendues agricoles. Sa peau blanche accentuait les teintes émeraudes de ses prunelles ainsi que les quelques taches de rousseur ci et là qui flânait sur son visage. Il portait par-dessus une chemise blanche entrouverte sur le haut un cardigan tirant dans les tons des profondeurs marines, un tissu laineux autour du cou et bien qu'il ne le voie pas dans le miroir, il savait qu'il avait également un jean remarquablement confortable. Le garçon aimait bien s'habiller. Il avait tenté de se définir un style vestimentaire plus osé, plus "normal" et conforme à ce qu'il voyait autour de lui. Mais seul, il n'arrivait pas à accorder le haut et le bas. C'était plus un réflexe pour lui de s'habiller ainsi qu'un goût prononcé pour la mode.

Misha regarda à nouveau sa montre. A peine dix minutes s’étaient écoulées depuis la dernière fois qu’il l’avait regardé. Il frissonna et remonta légèrement son écharpe en laine légère sur son visage. Elle sentait bon, un doux mélange fruité qu’il appréciait particulièrement. Il devait se réchauffer. Et quoi de mieux pour se réchauffer que de jouer un peu ?  La guitare mise à disposition par le club ne le tentait pas vraiment. En revanche, il avait pris soin de laisser son violon dans la salle le matin même. Personne n'y aurait touché, personne n'aurait su ouvrir le petit cadenas qui fermait l'étui. Personne n'est assez fou pour le faire. Il délivra ses jambes repliées et se leva d'un bond comme si un ressort l'avait propulsé en avant. Motivé, il traversa la pièce en quelques foulées pour atteindre l'étagère sur laquelle il avait posé la boîte et l'instrument. La clé se trouvait en permanence sur lui et il y eut un petit cliquetis quand il l’enfonça et déverrouilla la sécurité. Il sortit l'instrument délicatement, s'empara de l'archet et d'une petite boite de colophane avant de refermer l'étui sur lequel il posa le violon. D'un geste presque mécanique il cira le crin de l'archet afin que celui ci puisse avoir le meilleur effet et donner un son bien meilleur.
Les cordes frémirent sous les doigts du musicien lorsqu'il plaça l'instrument le long de son bras, son menton posé sur l'épaulière. Un son mélodieux s'en dégagea. Il était prêt. Les notes s'enchaînaient les unes après les autres dans un ordre connu par cœur. La dextérité de ses mouvements fluidifiait son jeu et il variait la pression à tout moment afin de faire ressentir un maximum d'émotion à quiconque pouvait l'entendre. Les yeux clos, il jouait à l'aveuglette mains cela ne le dérangeait plus désormais. Sa mère avait toujours voulu qu'il sache jouer les paupières fermées alors il avait appris à ne faire qu'un avec la musique. Il allait plus vite. Encore plus vite. C'était un morceau joyeux. Puis il termina sur un longue note sobre et unique et soupira avant d'ouvrir les yeux et de constater qu'il n'était plus seul.



Je ne voulais pas écrire autant à la base... Fais avec ça et bonne année ♥♥
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Avery C. Standford
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Avery C. Standford

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MessageSujet: Re: Everybody need somebody || Avery   Everybody need somebody || Avery Icon_minitimeJeu 2 Jan - 16:04

LOST IN MY MIND
Deux garçons déboulèrent au tournant, l'un bouscula Avery, s'excusa sans se retourner et accéléra sa course derrière son camarade dans les couloirs vidés par la seconde sonnerie. L'adolescente se redressa lentement, rejeta quelques unes de ses mèches claires en arrière, sa guitare dans son étui noir sur le dos. Elle avait fini sa journée et nous étions mardi, et comme tous les mardis, elle aimait passer par la salle de musique pour y jouer quelques morceaux, écrire de nouvelles paroles en regardant le soleil s'éteindre dans l'horizon, s'étaler sur le sol pour réfléchir, jouer avec des stylos, lancer des boulettes de papier, tourner en rond pour faire le tour de la pièce une dizaine de fois, se perdre là où personne ne semblait pouvoir la retrouver.

La cadette Standford reprit son chemin à travers les bâtiments déserts où résonnaient chaque frottement, chaque bruit de semelle contre le sol, chaque porte qui s'ouvrait et se refermait dans un grincement métallique, chaque poignée qu'on actionnait, chaque battement de cœur et même des notes. D'abord ténu et lointain, le son s'intensifia à mesure que l'australienne progressait, les notes explosaient, semblaient se déverser dans le silence des couloirs. La mélodie monta en puissance, s'amplifia, s'échappait de cette porte au fin fond du couloir : celle du club de musique. C'était doux, doux comme un bon chocolat chaud un jour d'hiver comme celui-ci, ça donnait chaud au ventre.

Misha. Ses paupières pales closes, les lèvres entrouvertes et l'expression sérieuse alors que ses doigts caressaient avec précision les cordes, le corps tendu sous l'effort dans la lumière dorée du crépuscule venue remplir la pièce. Av s'immobilisa sur le seuil de la porte entrouverte, non sans surprise, puis se reposa contre l'embrasure, remontant son écharpe et ses yeux sombres soudain s'illuminèrent d'un millier de diamants. Elle suivit des yeux le mouvement de ses doigts, remontant parfois sur ses traits, le long de son nez, chutant sur ses lèvres ou ses pommettes tendres, s'oubliant dans sa chevelure d'ange pour revenir, toujours, à ses doigts dont elle ne pouvait détacher le regard.

Elle sentit chaque note résonner à l'intérieur, chaque vibration dans les creux de ses doigts et elle pinça les lèvres pour ne pas se mettre à chanter, de peur de briser la magie de l'instant. Oh, elle aurait aimé arrêter le temps pour pouvoir l'écouter jouer toute la vie, s'enivrer de sa mélodie, imprégner au plus profond de sa chair de toute cette paix paisible, cette apaisante sérénité, ce petit bonheur calme.

La dernière note s'éleva dans l'air, solitaire, jusqu'à s'éteindre. L'adolescente baissa légèrement son écharpe pour se dessiner un sourire tendre, le premier depuis lui semblait-il une éternité qui n'avait pas l'air tout biscornu ou cassé. Elle laissa passer plusieurs secondes, sans esquiver le moindre mouvement et puis, elle laissa échapper un soupire comme si elle avait oublié l'espace d'un moment comment respirer et osa enfin rentrer dans la pièce. L'australienne déposa délicatement l'instrument contre une chaise, accrochant la bandoulière au dos du meuble. Elle semblait hésitante. Elle se sentait, à vrai dire, soudain intimidée, si minuscule après avoir brisé les étincelles magiques que le magicien avait si durement mises en place.

Pourtant, Misha n'était pas un mauvais garçon. Elle ne le connaissait pas réellement ou plutôt, il appartenait à ces personnes que l'on ne pourrait jamais totalement comprendre mais, il était toujours d'un tempérament très calme et poli, très doux. Souvent, ils parlaient musique, surtout guitare à vrai dire, jusqu'à ce qu'il découvre pour Sidney. C'était un garçon un peu étrange aussi, décalé, comme s'il venait tout juste d'arriver dans le monde, le vrai, comme s'il était juste réveillé un matin dans son corps ignorant de tout. Il avait parfois des réactions ou des remarques un peu étranges, à côté de la plaque mais, il restait aussi tendre qu'un morceau de chocolat.

« Salut...Je. Je passais par là et j'ai entendu du bruit et enfin, voilà...C'était très joli d'ailleurs. Je. J'espère que ça t'a pas dérangé...» S'excusa-t-elle, un peu mal à l'aise.

« C'est cool de te trouver, j'aimerai travailler un morceau mais, j'ai personne à qui demander son avis...Je sais pas si t'es occupé? »
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Misha M. Sovleski
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MessageSujet: Re: Everybody need somebody || Avery   Everybody need somebody || Avery Icon_minitimeVen 3 Jan - 21:08

It's a kind of magic ;


Il avait hanté son morceau jusqu’à la dernière note. Il lui avait insufflé une âme, un dernier souffle avant qu’il ne cesse dans cette ultime note triste et profonde. Pas une seule fausse note ne s’était dégagée. Pas une. Un sentiment de plénitude l’envahit tel une vague submergeant la digue avant de s’écrouler sur les plages. Il avait réussi, enfin. Il se souvenait du jour où il avait décidé qu’il jouerait ce morceau. Il pouvait aisément se remémorer le nombre de fois où l’archet avait dérapé, où il s’était forcé à recommencer jusqu’à atteindre la perfection. Pour la fierté. Pour la joie. Pour ce feu sacré qui brûlait en lui un peu plus chaque jour et qui le poussait à aller encore plus loin. Il se sentait seul, perdu sur cette île au loin de tout, cet endroit magnifique que personne ne pouvait atteindre sans se heurter de plein fouet à son univers. C’est le pouvoir de la musique ; réussir à construire un autre monde en quelques instants et y emmener quiconque le souhaite. Adoucir les mœurs, parvenir à oublier.

Il sursauta même lorsqu’il entendit ce léger soupir qui n’était pas le sien. Brusque retour dans la salle de musique n’est-il pas, qu’un simple et innocent petit bruit ? Mais tellement rapide. Comme un flash d’appareil photo qui réveille les pupilles au repos. Il releva les yeux, tourna légèrement sur lui-même, clignant rapidement des paupières. Les pas de la demoiselle étaient hésitants, elle ne voulait pas se risquer à perdre les fragrances de magie qui restaient dans la pièce. Si minuscules. Mais elle-même respirait la douceur. Illuminée par les couleurs crépusculaires, elle pouvait très bien sortir de l’imaginaire, rien n’aurait semblé si réel. Il put voir des diamants dans ces yeux, ceux qu’on les enfants lorsqu’ils rêvent, les mêmes que tout musicien voudrait toujours voir dans le regard du public. Ses cheveux dans les tons bruns, presque roux dans le cas présent, retombaient sur l’écharpe dans laquelle elle s’emmitouflait pour cacher celle douleur qui lui tord les lèvres depuis des jours. Il le sait Misha, il n’est pas stupide. Elle ne fait plus d’effort pour s’habiller et être jolie. Elle ne met plus ces jolis tee-shirts un peu flous qui laissent suggérer ses formes, elle ne met plus de jupes avec des collants pour se protéger du froid. Non. Maintenant elle est en jean, converses et pull normal. Voilà, normal. C’est le problème de croiser quelqu’un régulièrement. Même sans lui parler, même sans être proche. On fait attention.

Avery. Il la connait un peu en fait. C’est cette fille exubérante qui court partout à chaque instant, vous savez cette personne qui peut nous balancer sur le devant de la scène alors que l’on est juste un technicien de plateau. Elle fait partie de ces gens qu’on aimerait comprendre pour leur ressembler plus et espérer y gagner quelque chose. Il se souvenait facilement des prénoms, surtout lorsque ces personnes avaient une passion en commun avec lui. Et surtout quand elles arrivaient à le considérer en temps qu’être plus ou moins normal. Ils discutaient guitare ensemble, mais il avait parfois du mal à la cerner bien qu’il eut tenté. Il ne voyait pas pourquoi elle et Sidney ça ne pouvait pas fonctionner. Il ne saisissait pas l’origine des larmes qu’elle avait pu verser. Son visage en avait encore les empreintes.

« Salut...Je. Je passais par-là et j'ai entendu du bruit et enfin, voilà...C'était très joli d'ailleurs. Je. J'espère que ça t'a pas dérangé... C'est cool de te trouver, j'aimerai travailler un morceau mais, j'ai personne à qui demander son avis...Je sais pas si t'es occupé? »

Si elle passait par là simplement, pourquoi avoir sa guitare sur le dos ? Encore une expression à ajouter au vocabulaire. C’est vrai, si elle s’était contentée de passer comme tout autre élève… Elle aurait juste son sac de cours. Non ? Néanmoins le garçon passa au-dessus de ces pensées. Elle avait dit que son morceau était joli. Elle l’avait dit. Et autre remarque. Pourquoi l’aurait-elle dérangé ? Il était seul, dans une salle de musique, avec pour compagnie le bois de son instrument. Alors non, bien sûr qu’elle ne l’avait pas interrompu ! De plus, elle avait pris le temps de l’écouter, d’attendre la fin du morceau avant d’entrer. Elle avait su profiter de l’instant, elle avait pu se laisser envahir et décoller dans un autre endroit loin, loin de l’école.
Et mieux encore. Elle lui demandait conseil. Le summum de la coolitude.
Sauf qu’il ne savait pas trop quoi répondre. Les phrases tournaient dans sa tête, perturbées par ce qu’il pouvait bien en ressortir. Il se contenta de sourire et de se rapprocher d’elle. Puis prit soin de détacher chaque mot dans son esprit avant de parler. C’était une habitude qu’il avait pris enfant. On ne change pas les habitudes.

« Merci Avery, c’est la première fois que je réussis ce morceau en entier. C’est surement parce que ton aura s’est mêlée à la mienne et m’a permis de jouer aussi bien. Ouais, un truc dans ce genre ! »

Il réfléchit quelques secondes de plus avant de poursuivre.

« Oh, et non, tu ne m’as pas du tout dérangé. C’est un peu idiot comme réflexion d’ailleurs… Pardon, je veux pas te vexer, hein, non non, pas du tout. » Avant d’ajouter tout bas pour lui-même un petit « boulet » et de reprendre avec au visage une expression plus sérieuse. « Il n’y a aucun problème pour t’aider, de quel morceau s’agit-il ? Au fait… Tu vas mieux ? »
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MessageSujet: Re: Everybody need somebody || Avery   Everybody need somebody || Avery Icon_minitimeDim 20 Avr - 10:54

IF I COULD BE SOMEONE WITHOUT YOU.
«  Eh cool ! J'espère que ça l'fera une autre fois alors! »

Les lèvres de l'adolescente s'étirèrent en un petit sourire, à la fois poli et gêné par la situation, à la fois amusé et touché par la maladresse naïve du garçon. Puis, elle osa finalement entrer complètement dans la pièce, balayant les derniers fragments de rêve flou qui restaient encore l'air par sa simple réalité, posa délicatement son instrument contre une chaise, enlevant son écharpe et son manteau qu'elle installa sur le dossier du meuble.

« Il n’y a aucun problème pour t’aider, de quel morceau s’agit-il ? Au fait… Tu vas mieux ? »

Avery eut un léger mouvement de surprise, puis, ferma ses lèvres entrouvertes et resta une minute silencieuse comme si elle essayait de remettre des morceaux de mots bout à bout, dans le bon sens. Les mêmes mots qu'elle répétait dans un petit sourire mal à l'aise, qui disait tout va bien  quand tout débloque. Elle ne s'attendait pas à aborder le sujet, pas ici, pas maintenant et à vrai dire, jamais c'était tout aussi bien. Le problème avec Sidney c'était qu'il avait si longtemps fait parti de son existence qu'il s'était installé dans chaque aspect de sa vie : il y avait des souvenirs partout, au détour de chaque couloir, dans chaque salle de classe, dehors; dans ses relations; même dans ses activités...Et elle avait beau fermer les yeux de toutes ses forces, elle ne pouvait jamais complètement l'oublier, parce que Disneyland était là à lui sourire de toutes ses dents en lui jurant le monde, en lui tendant la main.

Et ce sourire, ces yeux sombres, ces cheveux en désordre, cette apparence nonchalante et cette expression négligente qui laissait découvrir parfois les plus belles des promesses, la plus fière des déterminations, le courage d'un enfant qui tremble; ô toutes ces choses, elle les avait pleuré à s'en vider les yeux. Elle les avait pleuré tellement de fois, tellement fort sans que jamais cela ne le lui ramène et même, même s'il elle l'avait retrouvé, elle n'avait jamais été sûre de pouvoir lui pardonner d'avoir été pour la première et unique fois simplement aussi humain qu'elle, d'avoir douté, d'avoir eu peur. Et surtout, plus que tout, de lui avoir promis des mensonges à elle, Elle qui avait été un jour son tout, son essentielle.

« Plus ou moins mais, ça va je gère...Merci. » Nouveau sourire aux commissures crispées qui se veut rassurant pour camoufler d'un mensonge auquel personne ne croit plus vraiment. C'était étrange de vouloir absolument faire comme si on maîtrisait encore la situation quand tout était d"jà parti en vrille depuis longtemps...Mais, en parlait, c'était dire à quel point Sidney Gabriel Carter manquait à Avery Chance Standford, c'était avouer qu'elle se sentait parfois un peu vide sans lui, qu'elle ne savait plus vraiment quoi à se raccrocher à la place, c'était se confronter à la réalité qu'en partant, le petit garçon avait emporté toute une portion d'elle dans son sillage.

L'adolescente attrapa nerveusement son instrument pour le sortir de sa house et s'installa sur la chaise rapidement de façon à se détourner du terrain glissant sur lequel elle semblait sur le point de s'engager : Sidney. Ne plus penser à lui, oublier son existence, nier, penser à autre chose ou au moins, faire semblant qu'il n'était pas le centre de son Univers.

« Erm pour la chanson...C'est Sweet Weather de The Neighbourhood. Je sais pas si tu connais...Attends je dois l'avoir sur mon téléphone ! » se pressa-t-elle d'ajouter en fouillant dans ses poches pour sortir l'appareil et éviter soigneusement de croiser le regard de l'adolescent. Elle se sentait comme une enfant prises en faute, honteuse : la boule au fond de la gorge, au creux de l'estomac.

«  Enfin j'aimerai en faire une version acoustique et j'ai un peu de mal avec un passage...» Elle sentit sa voix vaciller.
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Misha M. Sovleski
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MessageSujet: Re: Everybody need somebody || Avery   Everybody need somebody || Avery Icon_minitimeDim 1 Juin - 0:01

Elan infini, devenu humain
Emoi devant le parfait équilibre
Larme ;



Il ne savait pas trop pourquoi il avait posé la question. Personne ne se souciait jamais de lui avant, alors dès qu'il avait désormais l'occasion, il rattrapait ces années de retard. Il n'en savait pas le sens profond d'habitude. Mais là, là c'était différent. Il y avait quelque chose dans cette intonation, ce petit semblant de quête de vérité autre que tout ce qu'il avait pu voir dans un film. Il marchait sur ce fil si fin qui tremblait, ce filament discret que l'on ose faire bouger de peur de le briser. Et il avançait dessus, réalisant brutalement la fragilité de la situation. Il hésita à se rétracter. Jamais auparavant il ne lui avait semblé voir la sensibilité d'une fille aussi exposée. Jamais il n'avait pu constater de ses yeux à quel point la vulnérabilité d'une personne peut exploser aux yeux du monde en un éclat, plus fortement qu'une bombe, d'une puissance semblable à celle de l'attentat du 11 septembre. Elle était là, juste en face de lui, prête à voir les dernières secondes du minuteur défiler devant elle avant de partir. De s'écrouler. Et elle ne montre rien.
Elle sourit.
Il sait.
Il devine.

Il voit que tout est faux. Que l'ensemble n'est qu'une façade derrière laquelle elle se réfugie, la barricade en bois où se faufilent les soldats en guerre pour éviter les bombes quelques minutes de plus. Il a mal pour elle. Il n'aime pas voir les gens souffrir Misha. Parce qu'elle reste silencieuse, il n'ose rien ajouter. Il se demande si elle a ses raisons, des questions trottinent dans sa tête. Elles se baladent d'un côté, reviennent à la charge mais aucune d'entre elles ne franchit les lèvres minces du garçon. Peut-être qu'elle lit ses pensées et qu'elle répondra d'elle même. Ou peut-être pas et qu'elle préfère garder ses secrets pour elle.
Elle avait ces yeux noisettes aux couleurs ternes qui s'épuisent après une longue lutte, elle avait ces trais tirés qu'ont ceux qui ne dorment plus. Il avait déjà vu ça chez les femmes tristes de la haute société. Il avait pu voir sa mère évoluer plus ou moins de la même manière par moments. Il avait grandi avec ce sourire de façade et ne pouvait ignorer combien il était mauvais. Misha Solveski (personne n'a rien vuuuuu ♥), le garçon peut-être trop sensible incapable de s'exprimer. Incapable de se bouger, de sauver les autres alors qu'il ne demande que ça.

D'un oeil un peu perdu, hagard, il regarda la demoiselle prendre son instrument. Elle ne pouvait pas le trompait tant elle était fébrile. Une boule se créa dans son ventre. Il ne comprenait pas comment pouvait-on retenir autant de chose en un être aussi petit. Le flux des émotions lui était trop incompris et trop flou pour qu'il puisse tenter de déchiffrer quoi que ce soit, mais il devinait simplement. Au fond, rien ne pouvait être plus simple. Il se souvint de ce que Tony lui avait dit un jour. "Une fille est d'autant plus belle qu'elle est courageuse."

Avery lui semblait magnifique en ce moment précis.

Il failli lui dire. Il aurait voulu lui dire. Il aurait pu s'écrier "Tu es belle. Tu es belle, courageuse. Ne flanche pas. Reste droite, pleure. Oublie et avance. Rien n'est plus dur, mais rien n'est mieux. On ne peut pas vivre avec des fantômes. Ils sont bien trop effrayants. Alors calme toi. Pleure. Laisse toi aller. Pleure encore. Mais ne garde pas tout pour toi, ne deviens pas cette bombe à retardement. Reste Avery. Calme toi. Pleure. Et retourne vivre." Sauf qu'il ne put émettre le moindre son hors de sa bouche. Il ne pouvait simplement pas. Ce n'était pas lui de dire ça, ce n'était pas à lui. Quoi que peut-être. Etait-ce son rôle ? Et si oui. Pourquoi se taisait-il ?
Lorsqu'elle lui parla de la chanson, il eut un vague souvenir de l'avoir déjà entendu, mais rien de concret. Il la voyait devenir cette enfant cachée au fond de sa bulle. Tant pis si ce n'était pas son rôle. Tant pis si elle partait. Mais il devait le faire. Il posa son violon.

Timidement, il s'approcha d'elle et posa une main sur celle de la demoiselle. Le contact glacé le fit réagir intérieurement mais il ne cilla pas. Il lui prit doucement la guitare des mains. Lentement, calmement. Il ne voulait pas la brusquer, elle devait se rendre compte qu'il n'était pas une menace et qu'elle pouvait baisser sa garde, qu'elle pouvait quitter cette carapace forgée. Il ne réfléchit pas aux mots qui sortirent tous seuls, sans qu'il n'ait besoin de mesurer la conséquence.

"Ne te force  pas Avery. Ecoute juste. Tu m'écouteras jusqu'à ce que tu pleures pour de bon. Je chanterai jusqu'à ce que tu n'aies plus de larmes et que la tristesse décide de s'envoler. Elle ne partira pas totalement, je m'en doute. Mais c'est déjà un pas vers l'avant."

Il s'installa en face d'elle et sa voix de baryton envahit la pièce. Elle résonnait sur chaque pan du mur, se laissant bercer par les lueurs nocturnes. Elles voyageaient aux confins de l'imaginaire, de la tristesse, de l'amitié. Et là, seulement à l'issue de leur long périple, elles pouvaient se permettre d'atteindre les oreilles de la douce Avery. Seule la guitare l'accompagnait mais celà lui suffisait amplement.

Way down, in New York town
Thinking about the way she loved me
There's a hole in my pocket
That's about her size
But I think everything
Is gonna be alright
Yes I hope everything
Is gonna be alright

The smiling face, straight in LA
The gifts are found at the bar
But I wish my car
Could drive to her tonight
Then I'd know everything
Is gonna be alright
Yes then I'd know
It'll be alright

The rain in New Orleans, forgot to end
But the mouths of the people are dry
And we watch and wait
And do nothing but sigh
And hope everything
Is gonna turn alright
But I don't know
If it'll be alright

But I look at you, warm in your dream
While your mobile dances above
And I think to myself
It's a beautiful night
And I know everything
Is gonna be alright
Yes now I know
It'll be alright

Et sans comprendre, chanson finie, pris d'un élan d'affection soudain, il alla enlacer la demoiselle qui n'avait pas sembler bouger. Il avait été tellement concentré qu'il n'avait pas fait attention à ses mouvements. Mais il la voyait maintenant clairement face à lui. Innocente et désemparée.
"Tout ira bien, je te le promets." Lui chuchota-t-il à l'oreille sans desserrer son étreinte rassurante.



(2 mois plus tard, sorry...)
(Oui, je suis en Suède, en soirée, il est 2h du mat', ils sont tous bourrés ou presque, je m'ennuie comme pas possible mais j'ai eu un élan d'inspiration qui a pondu ça en... 1h à peine xD)
(Je trouve un peu gnangnan. Mais j'avais envie 8D)
(Have fuuuuun pour répondre ~)
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Everybody need somebody || Avery

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